queen.

NOM » la trame d'un drame psychologique. plans en biais, grincement de porcelaine. danse macabre entre le pouvoir et la reconnaissance. Keane, des épines à chaque doigts qui mutilent la moindre douceur approchée.  PRÉNOM » trop souvent utilisé et déformé à outrance. défaut de longueur et de différence. tu n'en voudras jamais à ceux qui le crieront à bout de force. mais tu mépriseras toujours ceux qui trouveront confort dans un Thessa poignant. alors que tu cherches la douceur et la sensualité dans une Saly avant tout.  ÂGE » le mensonge qui ne démord pas. toujours à pincer ta peau pour élever tes rides. le désir de vieillesse pour fuir les imbécillités de jeunesse. tu te vieillis de quelques années pour t'amouracher de la maturité qui ne t'es pas complètement offerte. nageant depuis peu au-dessus de la majorité, les doigts tendus vers le quart de siècle. vingt-trois années à plisser des yeux en espérant voir ton avenir un peu plus clairement.  DATE DE NAISSANCE » à quelques jours d'être la mauvaise nouvelle. la blague qu'on use jusqu'à la moelle épinière. et ça t'aurait peut-être davantage plu qu'un banal quatre avril perdu dans les abîmes. faire de ta naissance quelque chose de remarquable. si seulement un seul aspect de ta vie pouvait l'être, remarquable.  LIEU DE NAISSANCE » tu aurais envié la vie des autres à chaque respiration depuis ta naissance si tu savais seulement qu'un univers aussi posé existait à des kilomètres et des frontières loin de ton pays de naissance. et même en effleurant l'herbe d'une ville meilleure, une partie de ton âme est restée ancrer dans les terres de l'arabie saoudite.  ORIGINES » il y a la colère et la négligence qui circule dans tes veines. un pays qui souffre et qui massacre. peut-être que tu aurais pu savourer la lente montée des droits des femmes dans ton pays de naissance. peut-être te dire que tu es fière saoudienne. mais en vrai, l'homme blanc t'as créé pour mieux te piétiner et profiter de loi qui n'allait jamais le pousser devant la barre.  STATUT CIVIL » la douleur est encore trop vive et poignante pour que tu t'installes dans une relation qui se fera ressentir sur ton corps comme une prison. tu ne t'es jamais glissé dans les draps d'un homme, ni dans ses bras. ça t'effraies. t'empoignes les tripes. ça te rend malade. faible.  STATUT FAMILIAL » inexistant. poussée depuis longtemps loin d'une famille que tu n'as jamais réellement connue. un homme qui t'as servi de père, de bourreau. qui a faiblit ta mère jusqu'au point de non-retour. même bête pourrissant dans une cellule, ayant oublié le temps d'une seconde qu'il était proscrit par la loi, en Amérique, de battre son enfant.  EMPLOI » l'école loin derrière, aucun diplôme fièrement tenu entre tes doigts. aucun bout de papier laminé sur le mur, bien visible. tu t'es penché sur les métiers faciles qui n'allait pas pour autant piétiner ton honneur de femme. si facile d'aller dans des réseaux qui te méprisent autant que ton histoire. alors tu profites de la musique et des clients réguliers du disquaire du coin. certains reconnaîtront ta voix dans des lignes érotiques. une blague qui a été poussé peut-être trop loin.   NIVEAU DE VIE » très faible, très bas. laissée à toi-même, poussée par toi-même. s'il vous arrive de plisser du nez en passant devant un certain établissement. parce qu'il rugit, parce que les vitres éclatent par moment. tu y résides. car le bruit, ce vacarme si particulier, il tait les voix dans ton crâne, tes angoisses.  TRAITS DE CARACTÈRE » tu es la force au cri interne. celle qui cache ses genoux qui tremblent, sa gorge serrée dans la noirceur, dans les jours d'orages, dans l'amour et les voix fortes. tu es le genre de filles qui s'emportent rapidement. qui prend mouche pour un rien, qui continue d'agir comme une gamine. à défaut de n'avoir pas eu une vraie enfance. celle qui fait mine de s'ennuyer lorsqu'on lui parle trop, mais qui savoure chaque mot et chaque histoire comme l'adoratrice de livres que tu es. toujours à chercher le divertissement, sans savoir le créer. les mots parfois durs, mais le sentiment de culpabilité rapide. Saly, tu es les larmes silencieuses dans la nuit, les cris pures dans le jour. pourtant le silence au quotidien. tu frôles parfois l'immaturité, l'impulsivité, l'irresponsabilité à force de vouloir vieillir trop vite. à faire semblant d'être une adulte. mais malgré toute la noirceur, tu ne manques pas d'être parfois à toi-même la puissance d'un rayon de soleil. et à défaut de n'avoir jamais eu personne pour t'écouter, tu gardes une oreille attentive pour qui veut.  

GROUPE » autumn leaves AVATAR » christina nadin CREDIT » sarasvati