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 ivy / king

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Kingsley Delarosa
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MessageSujet: ivy / king   ivy / king EmptyLun 1 Avr - 18:37

smells like you didn't shower
L’horloge montrait dix heures six. Il était dans un café. Kingsley Delarosa avait fait bien des choses depuis son réveil - Ses yeux s’étaient ouverts sur un jour plutôt gris, comme le sont la plupart des jours d’automne. Sans regarder, il avait étiré le bras vers son téléphone, pour scroller rapidement sur son fil twitter, juste pour s’assurer que la terre n’avait pas arrêté de tourner pendant son sommeil. Par chance, ce n’était pas le cas. Au contraire, elle virait plus vite que jamais. Une célébrité était morte, et une autre avait eut un bébé. Humpf. Kingsley avait dû s’empêcher de se mettre à chanter The Circle of Life à s'époumoner à ce moment précis, question de ne pas réveiller son co-chambreur. Puis, il s’était rappelé avec qui il partageait sa chambre, et s’était époumoné, criant chaque parole avec passion juste parce que. Juste parce qu'il en avait déjà marre de partager sa chambre avec un fils de riche trop vieux pour vivre chez sa tata. Juste parce qu'il n'en pouvait plus de le voir, bien, rien faire à journée longue, alors qu'il aurait pu... trouver un job? Anyway. Après un moment, King en avait eut marre de penser à l'autre et avait décidé de débuter sa journée. Pas de chance, l'autre, il allait prendre sa revanche. - mais rien de cela ne comptait vraiment. Rien ne comptait du tout. Il aurait pu tuer un homme et toute sa famille - Sa journée ne commençait jamais vraiment avant d’avoir dit holaaa à Ivy Parker. C'est la loi - look it up.

Il commanda deux breuvage impossible à décrire en quelques mots - Elles devaient être écrites pour ne pas êtres oubliées vu leur incroyable complexité. King paya, et, sans vraiment regarder, tapa quelques trucs sur son téléphone pour ouvrir facetime, et se connecter à la seule personne qui comptait vraiment. « Holaaa babycaaaakes. » La serveuse cru qu’elle s’adressait à lui. Ce n’était pas le cas. King avait déjà oublié qu’elle existait, tout comme le monde autour de lui. Dès qu'Ivy apparaissait sur son écran, il devenait invincible; Fini le jeune homme tout timide qui rougissait à tous les bonjours. Avec elle, il avait peur de rien. Fuck les serveuses bitchy.

Il fit quelques pas vers la droite, se dirigeant vers le comptoir de réception des boissons.

« OK DONC. je suis en retard. Je le sais. Me tues pas. » Ils avaient prévu de n’absolument rien faire depuis au moins la veille. C’était un rendez-vous d’importance cruciale. Il avait annulé un appel conférence avec son éditeur pour ça. « C’est el pesado - Je me suis levé. J’apporte mes trucs dans la salle de bain, mais j’oublie de prendre des chaussettes propres. Le temps d’aller en chercher, bruto a envahi la place. » Il évite de mentionner qu'il l'avait, peut-être, juste un peu, réveillé, parce que, comme conclu plus tôt, ça ne comptais pas. Par contre, les actions de Prince Moncul, elles, comptent double. Le système américain de justice est bizarre comme ça.

Il envoie un sourire rapide à la barista qui le fixe toujours, comme s’il commettait un crime grave en facetimant en public, ce qui n'est pas le cas.

Anyway. Il reprend sa conversation, parce que c'est très important que Mini Parker soit informée sur tous les détails de sa vie. Une autre loi. « Mon téléphone était avec mes trucs - et lui, bien sûr, il prend la douche la plus longue du monde. J’te jure, la sécheresse en Californie, c’est de sa faute à lui. Juste à lui. » Miss resting bitch face lui tend ses gobelets, qu’il attrape d’une main de maître avant de lui adresser un autre magnifique sourire qu’elle ne mérite pas. « Ce soir, je sors ma tente. Je vais faire du camping devant les chiottes pour être certain de pouvoir me laver. » Kingsley pousse la porte d’un coup de derrière, la tient pour une dame parce que c’est un gentil garçon, et fait son chemin dans la rue, jusqu’à l’arrêt. « Du coup, j’arrive, mais je pue parce qu’il a pris touuuuute l’eau. » Il prend finalement une petite pause pour éviter de déchirer un des muscles de sa mâchoire, et goûter sa boisson en même temps. « Putain ce truc a un goût de merde. Elle a clairement mis trop de sirop de caramel » Il fait signe a Ivy d’attendre une seconde, avec son doigt, et essaie le goblet à son nom. « Le tiens est Ok. Trop sucré, comme tu l'aimes. » Il reprend sa marche, après s’être assuré qu’il n’y avait pas de voiture dans le chemin, parce que c'est littéralement la loi.

« Anyway. Je vais squatter ta douche en arrivant parce que je suis un smelly boi. » Pour l’info, il ne sentait pas siii mauvais. Juste assez pour qu’une langue sale lui demande s’il s’était lavé avant de venir. Vaut mieux prévenir que... faire rire de nous. « En plus, il a pris tout le shampoing que je t’avais volé. Celui qui sentait comme Hilary Duff. » Parce qu’en vingt ans, Kingsley Delarosa et Ivy Parker avaient, évidemment, eut le temps de déterminer l’odeur de diverses célébrités, incluant demoiselle Duff. Elle sentait le chewing gum et les agrumes. Paris Hilton, c'était les roses et les chocolats fins. Zac Efron lui, hmmm... c'était secret.

Après ça, il n'a plus rien a dire. Il marche pendant un bon moment, téléphone toujours pointé sur son visage, parce que même s’il n’avait de mots, il avait toujours de nouvelles grimaces à montrer, des filtres à essayer ou Oh! une jolie pierre sur le sol.

« Toc. toc. » King termina, fermant son téléphone, et ouvrant la porte. Pas besoin de sonner, pas besoin de clés. C'est pas une entrée par effraction si c'est chez elle, duh. « Je bois dans le tiens depuis tout à l'heure. Comment tu fais pour avaler un truc pareil? »


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MessageSujet: Re: ivy / king   ivy / king EmptyLun 1 Avr - 18:37

Vingt quatre heures dans une journée, ça avait toujours été trop court pour Ivy. Elle avait toujours des milliers de choses à faire et jamais assez de temps alors les grasses matinées, très peu pour elle. Ca n’arrivait qu’en cas de force majeure, quand les batteries étaient à plat et qu’il était vraiment temps de les recharger… comme cette nuit. Bon, si on comptait le nombre d’heures où elle avait vraiment dormi, en fin de compte, elle n’avait pas roupillé tant que ça. Il y avait juste un gros trou en plein milieu, et quand elle avait fini par tomber comme une masse et bien… le réveil n’avait pas suffit. Son père déjà au travail n’avait, bien entendu, pas été là pour la tirer du lit. Il ne l’aurait pas fait de toute façon. En tant que bébé de la famille, Ivy avait toujours eu tous genres de passe-droits et elle méritait l’art d’obtenir ce qu’elle voulait à la perfection. Alors après s’être retrouvée au milieu d’une prise d’otage, je vous laisse imaginer le degré de dévotion du papounet pour son bébé Mini.

Si le réveil n’avait pas suffit à la tirer de ses songes, la sonnerie de facetime, elle, lui fit ouvrir les yeux du premier coup. Parce que facetime, ça voulait dire que c’était King. Et si King appelait, sauf cas de force majeure, il fallait répondre. Tendant la main vers sa table de chevet, Ivy décrocha sans même regarder l’écran, le visage encore enfoui dans l’oreiller. A l’écran, King dû tout d’abord voir le plafond, puis des draps, et finalement discerner un visage au milieu d’une masse de boucles brunes. T’inquiète, j’suis pas en état de tuer qui que ce soit, marmonna-t-elle, ouvrant une paupière pour regarder l’heure avant de bailler aux corneilles. Dix heures passées. Oops. Se retournant dans son lit pour se mettre sur le dos, Ivy bailla à nouveau, sa main libre plaquée sur son visage pour la protéger de la lumière de l’écran. Paysage toujours aussi interessant pour King, donc, qui lui racontait ses mésaventures matinales avec son nouveau colocataire. El Pesado Olé ! T’aurais aussi pu prendre ta douche, et aller chercher des chaussettes après t’sais ? Ou couper l’arrivée d’eau chaude, ça l’aurait réveillé, suggéra-t-elle, la voix toujours lourde de sommeil. L’avantage c’est que si elle avait encore la tête profondément enfoncée dans un endroit de son anatomie particulièrement difficile d’accès, King était lui bel et bien réveillé. Du coup il faisait la conversation, et elle, elle n’avait qu’à écouter, et essayer d’émerger pendant que King prévoyait une soirée camping dans le couloir, et une douche dans sa salle de bain.

Avec un énième bâillement, Ivy se décida finalement à se redresser, s’étirant comme un chat, le téléphone toujours à la main. Si King regardait l’écran, il devait frôler le mal de mer. Malgré tout, elle l’écoutant quand même. Pour preuve, elle avait enregistré que le café de King était trop caramélisé mais que le sien était parfait : bourré de sucre. C’était bien là le seul moyen de lui faire avaler du café et ce matin, elle en avait bien besoin. Le shampooing d’Hilary Duff il est nul t’façon. Mes frisettes sont toutes bizarres avec, il peut le garder j’en veux plus. Il sentira la fille, comme ça. Enfin en position verticale, King la suivi jusqu’à la salle de bain, bien qu’elle lui épargne temporairement la vision des toilettes. Elle en profita également pour se changer et passer d’un pyjama confortable à un jogging confortable. Juste histoire de dire qu’elle ne restait pas en pyjama. A l’écran, elle pouvait voir King qui approchait de la maison et avec un autre bâillement à s’en décrocher les mâchoires, elle quitta l’étage d’un pas lent, descendant les escaliers alors que la rue dehors défilait sur son téléphone. Elle avait peut être loupé le réveil, mais elle était quand même prête à l’heure. Ce qui n’était pas très compliqué, sachant qu’ils prévoyaient de faire du rien, chez elle. Les préparations étaient plutôt limitées, dans ce genre de cas.

Ivy était à la cuisine, en train de sortir de quoi remplir leurs estomacs – surtout le sien, qui réclamait déjà – lorsque King raccrocha facetime juste avant de rentrer dans la maison. Sans frapper, évidemment, Mi casa es tu casa. C’est l’un de mes super-pouvoirs, rétorqua-t-elle à King, qui s’étonnait qu’elle puisse avaler ça. Se jetant sur sa boisson – ou ce qu’il en restait – comme si sa vie en dépendait, Ivy en avala quelques gorgée, en oubliant toutes ses bonnes manières. Elle avait besoin de caféine, ça relevait de l’urgence vitale, elle dirait bonjour à King après. De toute façon, il n’avait pas pris de douche, alors il avait bien de la chance qu’elle soit quand même prête à lui dire bonjour. Ce qu’elle fit, le gratifiant d’un bisou sur la joue, et d’un de ces câlins du matin qui durent un peu trop longtemps, parce que vous êtes à la limite de vous remettre à ronfler sur l’épaule de l’autre. C’est vrai que tu pues. Va te laver, lança-t-elle finalement, le lâchant et lui assenant un coup de fesses pour le virer. Des pancakes. Elle mangerait bien des pancakes. Mais avait-elle le courage de faire des pancakes ? Estomac vs. Flemme, un combat impitoyable. Et me vole pas le shampooing de Zac Efron, l’averti-t-elle avec un regard sévère. Zac Efron, c’est sacré. I’m watching you, smelly boy. Deux doigts pointés vers ses yeux, puis vers lui. Attention. Bon, elle le regarderait pas pour de vrai, il pouvait prendre sa douche tranquillement pendant qu’elle faisait ses pancakes. L’estomac l’avait emporté, évidemment. L’estomac l’emportait toujours. Sans même y penser, elle avait même déjà commencé à sortir tout ce qu’il lui fallait pour préparer la pâte, parce que c’était vachement meilleur que les mix tout préparés. Elle en salivait d’avance. Encore quelques gorgées de café pour se donner de l’énergie et surtout, un peu de musique. Quelques clics sur l’écran de son téléphone et c’était parti, son popotin bougeait déjà en rythme à mesure qu’elle commençait ses préparations.
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MessageSujet: Re: ivy / king   ivy / king EmptyLun 1 Avr - 18:37

La vision était effrayante.

Une jeune femme, même pas coiffée, attaquant un jeune homme de bonne famille, pour sauvagement voler la boisson qu’il avait aux lèvres. Une tragédie, un drame indescriptible, avec de lourds précédents. Un crime si souvent répété que la pauvre victime n’en était même plus choquée, malgré la violence de l’acte . Des actions si répétitives, qu’en vingt ans, le martyr avait eut le temps de trouver une voix, et de maintenant l’utiliser, pour se plaindre comme seul lui le pouvait : « Oh! Mais MERCI Kingsley. Je suis siii chanceuse d’avoir une personne aussi fabuleuse que toi dans ma vie. Je ne pourrais pas vivre sans toi! » En vain, la bête était trop occupée par sa capture, la dévorant - ou l’avalant - comme si sa vie en dépendait. Parce qu’il était atteint du syndrome de stockholm, Kingsley lui tendit le second globet. Ivy apprécierait probablement davantage le mélange raté que lui, de toute façon.

La concoction, tel une potion magique, la rendit humaine à nouveau.

« Ça va la bave? On aurait cru une maman chat qui lave son bébé. » Kingsley lança, le visage mouillé par un bisou de bonjour, accompagné d’un long calin - qui fut rudement brisé par Mini. Cette peste. Le petit n’avait pas si mauvaise odeur - Il lui avait déjà fait souffrir bien pire. Ciel, ils se connaissaient à l’époque où Kinglet, en pleine puberté et pris d’une passion incontrôlable pour l’écologie avait décidé de réduire son nombre de douches au minimum. Là, elle était juste impolie, le brutalisant d’un coup de derrière au passage. Incroyable.

Une partie de lui voulait se venger de cet affront. Il voulait… Il pourrait…

Il pouvait seulement penser à lui taper les fesses, mais, euh, il ne voulait pas commettre un de harcèlement sexuel, surtout pas contre elle - c’est pas bien, et damn, elle tuerait.

Puis c’était Mini.

On touche pas à Mini. C’est pas une bonne idée.

Trop pris par ses pensées, il manqua même l’occasion de répondre à l'innuendo qu’elle avait lâché, disant qu’elle surveillait les produits de douche qu’il utiliserait. Elle le regardait se doucher maintenant?

Nooope. Il allait oublier ça de suite.

Le temps de penser à tout cela, elle était rendue dans la cuisine et s’affairait. Sweet, il mangeait deux petit dej’ en une matinée.

Après il contempla son existence alors l’eau chaude frappant son corps froid d’une caresse délicieuse, comme tout le monde le fait, il faut croire - et se lava, accessoirement. Bien sûr, il utilisa le shampoing Zac Efron. Il était pas con. Ivy l’avait invité à le faire, par ses mots. Oh et, ça aurait été un peu étrange de prendre le shampoing de son père, et sentir comme Monsieur Parker toute la journée.

Enfin, une fois propre, il se rhabilla - si on pouvait appeler ce qu’il faisait s’habiller. En gros, il mit un bas de pyjama coloré, piqué dans un des tiroir de Mini. Il n’était pas question, en bon mec qui travaille de la maison, porte des vêtements durs toute la journée. - À quoi ça sert un tee-shirt, pour vrai? - Puis, ce pyj’ lui était familier. Il devait lui avoir temporairement appartenu, à un moment ou à un autre.

Il se serait bien attardé à faire l’historique du pantalon à imprimés, mais c’était un peu superflus, et il pouvait sentir quelque chose de plus intéressant dans la cuisine. Yaaaas. Pile à l’heure - Il avait presque un petit creux.

Là bas, Mini avait bien avancé. Kingsley pouvait bien le voir, la tête posée sur son épaule, à la regarder, et en la dérangeant dans une partie critique de son travail. « T’en a fait avec des pépites de chocolats? » Il demanda, se retirant pour aller chercher les ustensiles, pour les poser où il le fallait. Il ne proposa pas de flipper les pancakes comme à la télé, ou de faire quoi que ce soit qui avait à voir avec la cuisine, parce que ça le terrifiait, puis, honnêtement, ça aurait été un désastre. « On mange ici, ou dans le salon comme des porcs? » Normalement, la question ne se serait pas posée, mais on parlait ici de pancakes, donc, de sirop, la question était plus pertinente qu'à l’habitude.

Il ramassa quelques trucs de plus, de façon a créer un véritable breakfast bar à la Delarosa où ils mangeraient. Kingsley profita du fait qu’ils étaient tous les deux bien occupés pour poser, de façon tout à fait nonchalante, une question tout à fait adaptée au petit matin, mais qui avait pour lui, pour eux, une importance spéciale. « T’as bien dormi cette nuit? » Lui, si ce n’était des ronflements de son cousin, avait très bien dormi. Elle n’avait pas appelé. Si elle n’avait pas appelé, elle avait probablement fait une nuit complète, dormi d’un sommeil réparateur pour une fois.

Kingsley était soudainement plein d’espoir, au paradis, espérant de tout coeur qu’elle lui réponde positivement, sans même avoir à y penser. Sans drame. Sans flashback. Sans peur. Mais pour cela, il devait cacher les vraies raisons de sa question. Il devait l’avoir posé juste comme ça. Il ne pouvait pas être tout sourire, comme il l’était, à l’idée qu’elle puisse avoir fait un simple dodo. Alors, il se cacha, en mordant dans une pomme qui traînait là.
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MessageSujet: Re: ivy / king   ivy / king EmptyLun 1 Avr - 18:38

Kign et Ivy étaient un peu comme un vieux couple. Ils avaient leurs petites habitudes, dont celles de passer trop de temps sur facetime, par exemple. Ou de se râler dessus sans raison valable. Comme King, par exemple, qui ronchonnait parce qu’Ivy s’était jetée sur sa boisson caféinée comme si sa vie en dépendait. Elle sortait à peine du lit, elle avait une excuse. Il lui fallait au moins ça pour dissiper le brouillard. Et puis, elle lui avait fait un câlin pour se faire pardonner. Un bisou, même, mais monsieur n’était pas content. La bave ? Tu vas pas bien toi. La prochaine fois je te lècherai la jour, t’auras une bonne raison de râler, décréta-t-elle, levant les yeux au ciel. Elle le ferait. Il la connaissait, il devait bien savoir que ce n’était pas ça qui allait la gêner, et ce même s’il n’avait pas pris sa douche. Avec une attitude pareille, il ne méritait pas de bisous. Il ne mériterait même pas de pancakes non plus, d’ailleurs… mais que voulez-vous, elle était trop gentille, Ivy. Elle avait faim, surtout. Oui, c’était surtout ça. King parti pour sa douche, elle aurait en plus l’honneur de le manger avec quelqu’un qui ne sentait pas le poney. Parfait.

Elle profita donc de n’avoir personne dans les pattes pour se mettre au travail. Un peu de ci, un peu de ça, un peu d’huile de coude histoire de bien mélanger le tout, tout ça en chantonnant et en se dandinant au rythme de la musique diffusée par son téléphone. Elle avançait vite et bien, et quand King la rejoignit finalement à la cuisine, la pâte était prête et Ivy avait déjà commencé s’attaquer à la cuisson de leur petit déjeuner. Ce n’est pas la tête de Kingsley posée sur son épaule qui allait la perturber. Ni le fait que monsieur n’avait pas daigné enfiler un t-shirt. Nudiste. Pas plus que sa question absolument stupide, d’ailleurs. Est-ce qu’elle avait fait des pancakes avec des pépites de chocolat ? Evidemment. Je sais même pas pourquoi tu poses la question, répliqua-t-elle, levant à nouveau les yeux au ciel. Abandonnant la surveillance de la cuisson des pancakes, à laquelle il ne participait absolument pas – Ivy n’avait pas envie qu’il fasse cramer la cuisine – il se rendit au moins utile en commençant à sortir tout ce dont ils auraient besoin pour leur petit déjeuner. C’était bien joli d’avoir des pancakes, mais encore fallait-il avoir de quoi manger et boire avec. A défaut de savoir cuisiner, il fallait bien qu’il serve à quelque chose. Ici. J’ai pas envie de devoir faire le ménage. Faire la cuisine ? Pas de souci. Ivy, ce n’était pas Gordon Ramsay, mais elle se débrouillait tout de même pas trop mal. Le ménage, par contre, ça la saoulait bien comme il faut. L’avantage de vivre chez ses parents, c’est qu’en tant que bébé de la famille on ne l’embêtait jamais vraiment avec les corvées. Elle arrivait presque toujours à y échapper. Quelque chose lui disait cependant que son père n’apprécierait pas vraiment de retrouver du sirop plein le canapé.

Ivy laissa donc King mettre tout en place tandis qu’elle empilait les pancakes dans une assiette les uns après les autres. Son estomac en grognait d’ailleurs d’anticipation quand King repris la parole, l’air de rien. T’as bien dormi cette nuit? Une question banale pour quelqu’un qui sortait à peine de sous la couette. Elle ne l’était pas pour Ivy. Pas depuis ce braquage, et les souvenirs de sa prise en otage qui refusaient catégoriquement de quitter son esprit dès qu’elle éteignait la lumière. Elle avait appelé King bien trop souvent après s’être réveillée d’un cauchemar pour que la question soit aussi anodine que King tentait de le prétendre.

Ivy ne répondit pas tout de suite, toute à ses pancakes. Elle n’en avait plus que quelques uns à faire, elle serait bientôt quitte. Pas vraiment, fini-t-elle par avouer. Elle aurait pu mentir. Elle le faisait avec son père, avec Julian, prétendait que tout allait bien dans le meilleur des mondes pour apaiser leurs inquiétudes. Mais Ivy, elle ne mentait pas à King. Jamais – ou presque. Pas de grosse panique, mon cerveau ne voulait juste pas la fermer, alors je t’ai laissé dormir j’ai fait des cartons. Fallait bien qu’elle avance sur son futur déménagement, un jour. Ce n’était pas parce qu’elle passait des nuits pourris que toutes celles de King devaient l’être également, après tout. Il fallait bien qu’elle arrive à gérer ça toute seule de temps en temps, aussi. Dans un changement de sujet des plus subtiles, Ivy abandonna finalement sa poêle sur la gazinière et vint déposer l’assiette sur le comptoir de la cuisine. TADA ! Bon sang j’ai faim, je mangerais une vache et son veau… Enfin, si je mangeais de la viande, s’exclama-t-elle, prenant place à table avant de se servir un verre de jus d’orange et de mettre quelques pancakes dans son assiette. Un bon petit déjeuner en perspective. Je paris que ton nouveau colocataire est pas aussi doué pour les pancakes Ce gosse de riche de Prince ne devait jamais voir touché un ustensile de cuisine de sa vie. Lui et King avaient au moins un point commun, en y pensant : des boulets en cuisine.
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MessageSujet: Re: ivy / king   ivy / king EmptyLun 1 Avr - 18:38

Non, son nouveau colocataire n’était pas le meilleur cuisinier du monde. À vrai dire, Kingsley n’avait jamais vu son cousin entrer dans la cuisine. Du tout. Il se contentait de manger ce qu’on mettait devant lui à table, et de boire de l’eau embouteillée hors de prix, comme si celle du robinet était empoisonnée. Kingsley ne pouvait pas vraiment critiquer comme il n’était pas non plus un chef de talent - loin de là. Il avait été un peu trop gâté par sa Mama. À vingt-deux ans, il savait à peine ouvrir le four, brouiller un œuf ou faire du café filtre. L’idée de faire des pancakes ne lui passait même pas par la tête - c’était impossible, anyway. Il brulerait la maison et les voisins avec. Peut-être le quartier au complet. C'était une question de sécurité, vraiment. « Le lardon. » Il dit simplement, avec un faible sourire, en prenant place à table, sans ajouter d'avantage. Il était préoccupé. Il était dérangé par la nuit d’Ivy.

Clairement, ils cherchaient tous les deux à éviter le sujet. Elle avait vite fait de passer à autre chose, et lui, n’avait pas insisté, préférant la suivre, et imiter ses actions. Quelques pancakes dans l’assiette, puis dans la bouche. Il n’avait pas vraiment très faim, et sa gorge semblait un peu serrée, mais Ivy savait faire de bon petits déjeuners, alors, ça rentrait tout seul.

Crounch-crounch.

Les pancakes-chocolat faisaient leur chemin vers son gosier - il ne voulait pas la forcer à dire plus. Il ne voulait pas lui faire la morale, ou dire quelque chose de déplacé. Bonne chose que parler la bouche pleine, ce n’est pas poli. C’est bien parce que ça évite de dire des conneries.

Crounch-Crounch.

Mais ne pas parler, ça veut aussi dire penser. Et un King qui pense, du moins quand une Ivy est concernée, n’a jamais donné de très bons résultats.

En général, dès que ce nom frôlait le coin des pensées profondes, il tombait dans un abyss, plein de questionnements existentiels, de stress, de pensées qu’il ne fallait pas penser. Malheureusement, le cerveau de Kingsley réchauffait déjà, les idées étaient implantées - Elle n’avait pas bien dormi. Elle ne l’avait pas appelé. Il lui avait dit qu’elle pouvait le réveiller. Il voulait qu’elle le réveille. Il voulait être là pour elle. Pas comme au supermarché - Merde. Peut-être qu’il avait fait quelque chose de mal? Peut-être qu’elle avait perdu confiance en lui? Peut-être qu’elle s’était trouvé un nouveau meilleur ami dans une boîte de céréales? Ou peut-être que les choses changeaient, simplement, et qu’ils perdaient leur magie…?

Il ne devait pas penser. Il devait dire. Il le savait. Tout étaler. Plus vite que son cerveau. Entre eux, ça avait toujours fonctionné de la sorte. Cartes sur table. Pas d’angoisse sur ce que l’autre peut bien traficoter. De l’honnêteté pure. Pas de jugement. Et ça marchait, étrangement. Ils ne se fâchaient presque jamais, et si c’était le cas, ça ne durait jamais plus d’une heure ou deux, parce qu’ils étaient tous deux incapable d’avoir une dent contre l’autre - ils préféraient de loin blâmer les autres, c’était plus drôle.

« Vy. » Il l’interpella la bouche à moitié pleine, tentant désespérément d’avaler pour pouvoir continuer de parler, sans avoir l’air d’un gros dégueu. « Quand j’te disais de me réveiller, c’était pas pour faire joli, t’sais. » Kingsley attrapa le verre de jus de Mini et en pris une grosse gorgée. Ça aidait un peu à faire descendre sa trop grosse bouchée mal mastiquée. « J’me sens déjà comme une grosse merde de ne pas avoir été là. » Les choses auraient été différentes s’il avait été en ville au moment de l’incident, mais il n’y était pas. Il était loin, à New York, pour des réunion avec ses éditeurs. Choisir un type de papier pour sa prochaine réimpression l’avait empêché d’être là, avec elle. Depuis, sa tête n’arrivait pas à se taire. Ça aurait pu être si différent. Elle aurait pu être en sécurité, chez lui. Il aurait pu être au supermarché avec elle. Il aurait pu défoncer le mur avec sa voiture et tuer le connard. Il aurait pu faire des milliard de choses qui aurait peut-être changé les choses, mais la réalité était autre. Il s’en voulait plus qu’il pourrait jamais l’exprimer. Alors, il ne tentait même pas, préférant être là, maintenant. « Pis depuis quand ça te dérange de m'appeler, hein? » Il lui donna un petit coup de pied, accompagné d’un gros sourire enfantin, avant de continuer de manger et de boire le jus d’orange d’Ivy, parce que tout était meilleur quand c’était volé à Vy.
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MessageSujet: Re: ivy / king   ivy / king EmptyLun 1 Avr - 18:38

Le petit déjeuner, c’était le plus important repas de la journée. En tout cas, c’est ce que tout le monde dit, et Ivy n’avait pas envie d’être contrariante sur le sujet. Pas si on l’encourageait à se bâfrer de pancakes, de chocolat et autres sirops plein de bonnes choses. Et puis avec la nuit qu’elle avait passée encore, elle estimait qu’elle avait bien le droit de commencer la journée sur une note positive. Quoi de plus positif qu’un p’tit dej’ avec King, pour entamer cette journée de glandouille royale ? Ils n’avaient rien de prévu, vraiment. Ils improviseraient, pas la peine de planifier chaque minute à l’avance. Ils trouvaient toujours à s’occuper, ces deux là, qu’Ivy ait passé la nuit au téléphone à lui raconter ses misères… ou pas.

Pour le coup, Ivy préférait se concentrer sur son petit déjeuner. King avait posé la question fatidique, et elle n’avait pas menti. Mauvaise nuit. Mieux que d’autre, mais pas très reposante malgré tout. Ca aurait sûrement rassuré King. Ca rassurerait tout le monde. Mais c’était faux, alors à quoi bon ? Elle qui cachait déjà à sa famille le nombre de cauchemars qui hantaient ses nuits, si en plus elle commençait à le cacher à King, elle allait finir par péter les plombs. Le silence s’installa. Pas un de ces silences tranquilles, détendu, qui ne soulève pas de questions. Ivy savait que la tête de King devait tourner à cent à l’heure, parce que c’était King et qu’il était comme ça. Elle savait aussi que ça finirait par sortir, qu’il fallait juste qu’il rumine deux minutes dans son coin avant de lui dire ce qu’il avait sur le cœur. Pendant ce temps là… Bah elle mangeait. Fallait bien se remplir la panse, ça se fait pas tout seul ces choses là et elle n’avait certainement pas fait des pancakes simplement pour les admirer. Certes, ils étaient beaux, mais ça serait bien mal connaître Ivy.

Elle aurait presque pu faire le décompte dans sa tête, le tout sans même interrompre son repas – hormis pour remplir son verre, qui descendait vite, étant donné que King s’obstinait à ne pas boire dans le sien. Et trois, deux, un… Vy. Quand j’te disais de me réveiller, c’était pas pour faire joli, t’sais. La bouche pleine, Ivy ne répondit rien. C’était une bonne excuse pour ne rien dire, paraît que c’est malpoli de parler la bouche pleine. C’est ce que son père lui avait toujours dit, et il n’était pas stupide papa Parker, loin de là, alors ça devait être vrai. Mais elle savait. Et il savait qu’elle savait, dans le fond, même s’il ressentait le besoin de le lui rappeler. J’me sens déjà comme une grosse merde de ne pas avoir été là. A ces mots, Ivy ne pu s’empêcher de lever les yeux au ciel. Bouche pleine ou pas, elle répondit J’aurais jamais voulu que tu sois là King. T’étais bien à New York, loin de ce bordel. Pis t’étais parti pour le boulot, c’est pas comme si tu te dorais la pilule aux Bahamas, t’avais pas trop le choix. Bien sûr, elle aurait aimé qu’il soit là. Pas dans le supermarché avec elle, jamais de la vie, mais un visage rassurant une fois arrivée à l’hôpital n’aurait pas été de refus. Son père était coincé à la maison, Julian occupé au bloc, et elle avait dû attendre bien trop longtemps pour pouvoir se réfugier dans ses bras. Ivy n’en voulait ni à Julian, ni à King. Comment son meilleur ami aurait-il pu savoir que leur petite ville tranquille s’apprêtait à se transformer en un film d’action digne des plus grands classiques hollywoodiens ? Ivy était rancunière, certes… mais pas à ce point là.

Pis depuis quand ça te dérange de m'appeler, hein? Ivy arqua un sourcil alors qu’il lui assenait un petit coup de pied. La déranger ? Où est-ce qu’il allait pêcher ça encore ? C’est pas ça, King, soupira-t-elle, reposant sa fourchette près de son assiette avant de se prendre la tête entre les main quelques secondes. C’est pas parce que je ne dors pas que tu ne dois pas dormir non plus, répondit-elle en se redressant pour poser son regard sur King et son grand sourire d’idiot bête. Et puis faut bien que j’apprenne à gérer ça toute seule un peu. J’ai fait des cartons, ça m’a changé les idées, et je suis retournée me coucher. Un haussement d’épaules, et elle récupérait ses couverts pour plonger à nouveau dans son petit déjeuner. Elle avait survécu à sa nuit. Toute seule, comme une grande. C’était pas la joie, certes, mais elle avait plus ou moins géré. J’en ai profité pour essayer de retrouver le bracelet de ma mère mais… je crois que je l’ai perdu là-bas… Ou à l’hôpital peut être, je sais pas, dit-elle d’un ton qui se voulait détaché. Comme si ce n’était pas grave, comme si ce bijou n’était pas une des seules choses qu’il lui restait de cette mère qu’elle avait à peine connue. Elle avait retourné toute la maison sans rien trouver, mais n’avait pas osé en parler à son père ou à Julian. King était le premier à qui elle en parlait, à vrai dire.
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MessageSujet: Re: ivy / king   ivy / king EmptyLun 1 Avr - 18:38

Il ne pouvait rien faire d’autre que de la regarder, la supporter, et l’écouter. Ivy avait raison, elle devait apprendre à gérer seule. Personne, pas même quelqu’un qui la connaissait depuis toujours pouvait prétendre comprendre ce qu’elle vivait, comment elle se sentait. Kingsley ne pouvait que hocher la tête, sourire, et répondre à ses appels, quand elle décidait de les faire. « Ok. » Il dit seulement, la laissant poursuivre. Il ne se laissait pas le droit de commenter ses choix, ou pire, ses boîtes. Certes, le petit avait ses opinions sur le déménagement et sur les futurs colocataires, mais tout cela importait peu, au final - Ils avaient déjà prouvé, de toute façon, que quatre ans séparés par un pays presque entier ne pouvait rien contre eux. Un simple changement de décor et de nouveaux personnages dans leur vie n’allaient rien changer.

Alors, il ne pouvait que sourire un peu plus, et la regarder détruire un autre pauvre pancake. Kingsley voyait presque le nuage noir au dessus de leurs tête s’estomper, alors que la conversation prenait fin.

Il prit donc son téléphone. Il pensait y chercher un nouveau sujet de conversation, une nouvelle photo à discuter d’un ami commun sur facebook, mais Ivy avait d’autres projets, révélant de la façon la plus nonchalante du monde qu’elle avait perdu, lors d’un événement traumatisant, une des dernières traces de sa maman.

Il quitta son iphone des yeux pour la regarder, elle.

Kingsley ne savait pas trop comment réagir. Il savait que bracelet important, mais n’arrivait pas vraiment à comprendre, il ne pouvait pas, honnêtement.

Il ne pouvait pas essayer de s’imaginer sa mère ne lui laissant rien - Il savait que c’était une douleur indescriptible. Il savait aussi qu’il n’aurait jamais à la vivre. Il avait vécu avec sa maman, elle lui avait donné bien plus que des reliques; Elle lui bourrait la tête, jour après jour, de petits moments précieux, d’instants qu’il n’oublierait jamais, qu’il ne pourrait jamais égarer.

Il ne pouvait pas non plus comparer le fait d’avoir été abandonné à la naissance à l’idée d’avoir perdu une mère aimante pour toujours. La perte de Kingsley n’avait pas de finalité. Il pouvait chercher sa mère biologique, s’il le voulait. Il pourrait probablement la trouver sur Facebook ou en crachant dans un tube acheté sur le net.

Il pouvait juste supposer ce que c’était que de perdre un objet, une chose, à laquelle il tenait, même si ça n’avait clairement pas la même magnitude.

En grandissant, King n’avait jamais vraiment mis de grande valeur sur ses biens matériels - L’argent pour les Delarosas n’était pas un problème. Si le petit brisait son vélo, il en aurait simplement un nouveau aux prochaines courses. Il ne s’attachait pas. Ses choses n’étaient que des bouts de plastique, de métal, du tissus. Il ne connaissait pas la valeur de l’argent, du travail, et franchement ne la comprendrait probablement jamais. La seule chose à laquelle il attachait de l’importance, ce qu’il sauverait d’un feu ou apporterait avec lui sur une île déserte, c’était sa moitié de leur collier d’amitié, à Ivy et lui; Une moitié de coeur attachée à une corde noire où on avait pressé le mot “friend” (parce que bien sûr elle était la best )

Il osait à peine imaginer le perdre, et ce n’était qu’une babiole à sept dollars achetée il y a des lunes dans un marché publique.

« On va le retrouver. » Kingsley fit le tour de la table, pour aller la retrouver, elle. « Il est peut-être tombé chez moi. » Il se fouillait l’esprit, de fond en comble pour essayer de se remémorer la dernière fois qu’il avait vu ce précieux bijou. « Si ça se trouve, c’est Nugget qui te l’a piqué et il l’a caché sous un meuble. » Ça avait une certaine logique, c’était digne d’investigation, mais surtout, c’était une tactique pour lui changer les idées - Il ne doutait pas qu’ils allaient finir par trouver le bracelet, quelque part, seulement, il ne voulait pas qu’elle s’imagine avoir perdu plus que le sommeil lors de son dernier arrêt au supermarché. « Je regarderai de mon côté. Il peut pas être allé bien loin. » Il baissa la tête, juste un peu, cachant un petit rictus timide « Ou je demanderai a Mama parce qu’elle va clairement trouver avant moi. »


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MessageSujet: Re: ivy / king   ivy / king EmptyLun 1 Avr - 18:39

Du bazar, Ivy en avait plein. Trop de vêtements, trop de bijoux, trop de chaussures… Vraiment, sa chambre débordait de choses plus ou moins utiles. Alors si elle perdait un jour une paire de boucles d’oreilles ou un t-shirt, ça ne lui changeait pas la vie. Elle avait de quoi changer, mettre autre chose. Mais elle ne pouvait pas remplacer ce bijou par un autre. Peu importait sa valeur pécuniaire, ce n’était pas le nombre de dollars qu’il pouvait valoir qui le rendait précieux à ses yeux. Sa valeur était sentimentale. De sa mère, elle ne gardait que peu de choses. Elle avait à peine eu le temps de la connaître, à peine eu le temps de construire des souvenirs avec elle qu’elle lui avait été arrachée. Bien sûr, elle savait qu’elle n’était pas à plaindre. Combien grandissaient dans des conditions bien pires que les siennes, et ce même avec deux parents ? Elle avait un père qu’elle aimait de tout son cœur, un frère et des sœurs à qui elle tenait tout autant, une belle-mère qui l’avait toujours traitée comme si elle avait été sa fille, elle, le bébé de la famille. Elle n’avait jamais manqué de rien, et surtout pas d’amour. Elle avait des amis, King sur qui elle pouvait toujours compter. Elle était chanceuse. Mais il y avait toujours eu ce vide, ce besoin d’avoir un lien avec la femme qui l’avait portée, celle à qui elle ressemblait même sans qu’elle l’ait élevée à en croire son père et ses aînés. Ce bracelet, ce n’était pas grand-chose, un joli out de métal, comme elle en possédait tant d’autres… mais c’était l’un des seuls liens qu’elle avait avec sa mère, il ne la quittait jamais, ou presque. C’est bien simple, elle ne l’enlevait que quand elle savait qu’elle risquait de le perdre. King le savait très bien, même si ayant toujours une maman sur qui compter, il ne pouvait sûrement pas comprendre l’attachement qu’elle pouvait avoir à ce bijou. Il connaissait Ivy mieux que personne, alors peu importe combien elle essayait de paraître détachée, presque nonchalante. Il savait.

Ce jour là, rien ni personne n’aurait pu prédire la tragédie qui frapperait leur petite ville. Comment aurait-elle pu se douter qu’elle risquait d’égarer ce bijou ? Elle allait juste faire des courses, faire son plein de glaces pour affronter les chaleurs estivales – bon, elle en mangeait autant en hiver mais ça… c’était autre chose. Depuis, elle ne l’avait pas revu. Elle n’arrivait même pas à replacer le dernier moment où elle l’avait vu à son poignet avec certitude, et hors de question de se rendre au supermarché. La simple vue du bâtiment qui hantait ses cauchemars lui donnait froid dans le dos. Les petites plaisanteries de King arrivaient à peine à lui arracher un sourire. Elle préférait détruire ses derniers pancakes à coup de fourchette, sans pour autant en manger un morceau. Pas que je doute du tempérament facétieux de Nugget mais… Je pense qu’il est innocent, répondit-elle avant de soupirer. J’ai dû le perdre là-bas… J’ai essayé d’y aller, pour demander aux ouvriers qui font les réparations ou au propriétaire s’ils avaient retrouvé quelque chose mais… Elle marqua une pause, continuant de martyriser ses pauvres pancakes, qui commençaient à ressembler davantage à une bouillie informe qu’à de la nourriture comestible. J’arrive même pas jusqu’au parking. c’était stupide. Ce n’était qu’un bâtiment. Des murs, des lumières, des rayons alignés les uns avec les autres… mais la simple idée d’y mettre les pieds la tétanisait. Il n’y avait pas grand-chose de rationnel là dedans, mais c’était plus fort qu’elle. Enfin c’est pas grave. C’est qu’un bracelet, après tout, conclu-t-elle avec un haussement d’épaules peu convaincant. On fait quoi de beau aujourd’hui ? A part glander, évidemment ? demanda-t-elle, en quête d’une distraction. Ses nuits pourries, la perte du bracelet… Ca faisait un peu trop de sujets sérieux au saut du lit. Pas vraiment le meilleur moyen d’attaquer la journée du bon pied.
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MessageSujet: Re: ivy / king   ivy / king EmptyLun 1 Avr - 18:39

Elle changeait le sujet. Ils y revenaient presque automatiquement. Une ou deux bouchées de pancakes, une divagation sur un poulet, puis ils étaient de retour au supermarché. Pour King, c’était plutôt clair : Ivy avait désespérément besoin de passer par dessus, mais sans savoir mettre les mots sur ce qu’elle ressentait, sans vouloir dire ce qu’elle pensait tout haut. Elle n’avait jamais été le genre de personne à aimer être le centre d’attention - sauf peut-être sur scène. Il pouvait comprendre. Il était pareil. Il tournait tout à la rigolade. Regarde le gars au coin de la rue, c’est clairement mon père bio. ou encore, il se poudrait le nez à la farine pour faire crier sa mère et faire pouffer sa fratrie. Au fond, ça n’avait rien de drôle. Lui, dans tous les cas, ne riait pas. Il cherchait réellement son père parmi les sans abris qu’il croisait. Il était vraiment effrayé à l’idée de devenir, de redevenir, accro. Il ne savait simplement pas comment gérer ses émotions autrement. Oui, il avait essayé la thérapie, mais en vain. L'idée de confronter ses problèmes l'effrayait trop. Il préférait la réduire au ridicule. Il préférait se faire plus gros que le trauma. Ça ne réglait rien, mais ça lui permettait de survivre.

Elle ne pouvait pas que survivre. Il ne lui donnerait pas le droit d'être moins qu'Ivy.

Alors, il remonta la tête, souriant toujours, et s’assit sur la table, se fichant bien de l’étiquette inculquée par sa mère. “On va manger de la crème glacée en regardant Grease 2.” un chef d’oeuvre, rien de moins. “Mais avant, on doit aller l’acheter.” Il dit ses mots comme si tout allait bien, comme si ce n’était qu’une petite course sans importance. Ils savaient tous les deux que ce n’était pas le cas. “Pas à celui là.” il ajouta, répondant déjà aux questions qui peuplait certainement la tête de la grande vivy. “on va aller au Whole Foods à Milwaukee. Celui avec la señora qui nous donne tous les échantillons gratuits qu’on veut.” Ses yeux croisèrent à peine ceux d’Ivy, juste assez pour s’assurer qu’elle avait compris ce qu’il venait de dire, puis, il se leva, pour aller se rhabiller rapidement.

Kingsley se sentait un peu mal, en mettant son tee-shirt.

Il n’avait pas d’autre choix que de la pousser un peu. Elle en avait besoin. Elle le voulait. Du moins, c’était ce qu’il décodait des signaux qu’elle envoyait. Et si il avait tort? S’il la blessait? Il n’avait pas de diplôme en psychologie, peut-être que ses instincts l’envoyait dans la mauvaise direction. Et si il la brisait, pour toujours? c’était peut-être trop. Il faisait peut-être la pire erreur de sa vie.

Eh merde.

Il remit rapidement son pantalon, avant d’avoir davantage de doutes, et commanda un Uber. Pas question qu’elle conduise. Il ne voulait pas qu’elle se mette à paniquer en pleine autoroute. Pas question qu’il conduise. Il n’avait pas trop envie de périr dans un accident routier incroyablement violent.

Ils n’allaient qu’au supermarché. Le Whole Foods de Milwaukee. Le pire qui pouvait leur arriver, c’était de croiser un hipster ayant décidé que le savon était plein de toxines, ou de trop payer pour un chocolat bio équitable et sans déchets.

Tout irait bien.

Il essayait de s’en convaincre, du moins, tentant de toutes ses forces d’avoir l’air cool et relax, de façon plus ou moins convaincante.

Ils n’allaient qu’au super marché.

En attendant leur voiture, quelques cliques sur le net lui permirent de trouver le numéro de téléphone d’un détective du poste de police de la ville - si quelqu’un avait aperçu le bracelet, ce serait certainement un des enquêteurs. Il prit une capture de son écran, et la sauvegarda. Il n’allait pas appeler immédiatement. Ça aurait été trop, mais King avait la mémoire de Dory le poisson alors il devait se laisser des notes.

Pour le moment, ils n’allaient qu’au supermarché. Leur transport était arrivé. Techniquement, tout était prêt pour leur voyage. Sauf peut-être lui. Sauf Elle.

“t’es plus forte qu’une allée de surgelés, vy.”

Il lui prit la main, pour lui montrer sa présence, puis, pour la tirer vers la porte, la forçant à faire les premiers pas.


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MessageSujet: Re: ivy / king   ivy / king EmptyLun 1 Avr - 18:49

En abordant le sujet de ce bracelet perdu, Ivy ne pensait pas en arriver là. La perte de ce bijou lui pesait, bien sur, et jusque là elle ne l’avait avoué à personne. Que dirait son père ? Son frère et sa sœur ? Lui en voudraient-ils d’avoir égaré un objet ayant appartenu à leur mère ? Probablement pas, mais Ivy ne pensait pas de la manière la plus raisonnable qui soit depuis le braquage. Cette obsession pour ce bracelet perdu naissait peut être de son refus d’affronter tout le reste. De faire face au traumatisme de cette prise d’otages. Elle voulait oublier tout ça. Ne plus y penser, jamais. Panser ses blessures, et passer à autre choses, mais ce n’était pas aussi facile que ça en avait l’air. Pour autant, elle ne s’était pas attendue à ce que King prenne la décision que là, aujourd’hui, maintenant, était le moment d’y faire face. De sortir, de se rendre dans un centre commercial et d’affronter cette peur qui la paralysait dès qu’elle s’approchait un peu trop près des lieux du drame. Lorsqu’il évoqua ce projet sorti de nulle part – car clairement, ça ne rentrait pas dans le cadre de la journée flemme intégrale qu’ils avaient prévue – elle se figea. Sa fourchette, au bout de laquelle était piqué l’un des derniers morceaux de ses pancakes, s’arrêta net quelque part entre son assiette et sa bouche.

Non. Premier réflexe. Le refus. Impossible. Le simple fait de s’imaginer entre les rayonnages d’un supermarché éveillait en elle cette panique aussi paralysante qu’irrationnelle. Parce que les supermarchés n’étaient pas mauvais, en eux même. Les supermarchés ne prenaient pas des gens en otage. Ils avaient peut être des tonnes de défauts, si on cherchait à politiser tout ce bazar mais dans le fond, ils n’étaient que de grands hangars rempli de milliers d’articles, qui, en principe, ne risquaient pas de vous braquer avec une arme à feu. Mais il n’y avait rien de rationnel, dans un traumatisme. Il n’y avait rien de rationnel à se réveiller en pleine nuit avec l’intime conviction d’être couverte du sang de votre belle-sœur, à tel point que découvrir son corps immaculé ne suffisait pas et qu’elle finissait sous la douche, tremblante, à quatre heures du matin.

King avait peut être raison. Peut être qu’elle devait y faire face. Affronter sa terreur plutôt que de la subir. Qu’il ait raison ou pas importait peu de toute façon puisqu’il avait, semble-t-il, pris cette décision pour eux. Pour elle. Une décision qu’elle n’aurait pas prise toute seule. Incapable d’avaler une bouchée de plus, elle le laissa aller se rhabiller tandis qu’elle débarrassait les restes de leur petit déjeuner et passait un sweat trop grand pour elle qu’elle avait sûrement volé à Julian. A force de se servir chez tout le monde, elle ne savait même plus. Il aurait tout aussi bien pu être à son père mais c’était le cadet de ses soucis. Sweat sur le dos, chaussures aux pieds. Prête ? Absolument pas.

King redescendit bien trop vite à son goût et avant qu’elle ait eu le temps de faire ouf. Elle n’avait pas décroché un peu mot. Son cœur battait trop vite. Sa gorge était trop serrée. Elle aurait pu faire demi-tour. Refuser de partir, tout simplement. Mettre un terme à ce qui ne pouvait, selon elle, que mal tourner. Quiconque connaissait Ivy, cependant, savait qu’elle avait bien du mal à admettre quand elle ne pouvait pas faire quelque chose. Quand elle avait peur. Alors elle monta dans la voiture, sans un mot, et laissa le chauffeur démarrer, direction Milwaukee. Elle ne décrocha pas un mot de toute la route. Inhabituel, quand on la connaissait. Généralement, Ivy en voiture c’était plutôt celle qui mettait la musique à fond et chantait au moins aussi fort, accompagnant le tour de petites chorégraphies improvisées. Pas aujourd’hui.

Trop vite encore une fois, le chauffeur se stoppa près du supermarché et Ivy descendit de la voiture, les mains profondément enfoncées dans les poches de son sweat. Ses yeux noisette posés sur la façade, elle n’avait qu’une envie. Partir en courant. Elle courrait jusqu’à Wauwatosa s’il le fallait. Je… J’peux pas King… J’peux pas… bredouilla-t-elle d’une voix qui n’avait rien de son assurance habituelle, secouant vivement la tête de gauche à droite, son cœur battant si fort que c’en était assourdissant. Il lui fallait déjà rassembler tout son courage pour ne pas rétablir une distance de sécurité entre elle et l’entrée du magasin. Ce n’était qu’un supermarché, pourtant. Même pas celui de la prise d’otages. Mais celui de Wauwatosa aussi n’était qu’un supermarché… jusqu’à ce qu’une bande de cinglés ayant trop regardé Netflix ne le prenne pour cible.
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MessageSujet: Re: ivy / king   ivy / king EmptyLun 1 Avr - 18:50

Il eut à peine le temps de voir la voiture partir qu’il entendait déjà la voix tremblante d’Ivy. D’un coup d’oeil, Kingsley pouvait voir sa détresse, la sentir se propager près d’elle comme un vent froid. Elle semblait rétrécit depuis Wauwatosa - Perdu au moins dix centimètres, en même temps que l’étincelle dans ses yeux et son petit sourire narquois. Elle n’était plus qu’une poupée de porcelaine devant un gros grand méchant supermarché, sans la moindre défense. “C’est Ok.” Il lui répondit, calmement, lentement, tentant d’ignorer sa propre panique - l’idée qu’il avait eut, si elle se brisait pour ne plus se réparer, tout de sa faute, à lui, personne d’autre.

Aussi fort qu’il le pouvait, il la serra dans ses bras, ne la lâchant pas. Il préférait qu’elle meurt asphyxiée plutôt que effrayée. Il préférait être coupable d’un meurtre par compassion que la cause d’une crise cardiaque. “C’est Ok.” Il répéta, laissant le temps passer, les gens autour regarder - Il en avait franchement rien à faire, et les remarquait à peine. Il voulait la recentrer. Ralentir son rythme cardiaque. Il voulait simplement qu’elle soit mieux, bien.

un. deux. trois. quatre.

De gauche à droite, Kingsley se mit à tanguer doucement. Une danse, une berceuse, pour faire oublier à Ivy où ils se trouvaient. Pour lui rappeler qui était avec elle. Tout irait bien. Le temps allait passer, et sa respiration se normaliser. Son esprit se ferait à l’idée d’être si près d’un lieu vu comme dangereux, il réaliserait sa banalité. Un jour elle irait y acheter du lait sans même y penser.

Il espérait, du moins. Il ne pourrait pas vivre se sachant responsable.

cinq. six. sept. huit.

Il ne murmurait rien, il n’avait besoin d’aucune musique pour accompagner ses pas. Il ne vérifiait pas s’il tenait un rythme constant, ou même si ses pieds prenaient la bonne forme. King voulait simplement retrouver Ivy. Alors, il enfouit son nez dans sa crinière, parfum Zac Efron. Clairement, il avait besoin de se recentrer, lui aussi. Les dernières années, les derniers mois, n’avaient pas étés de tout repos pour Kingsley. Il y avait eut sa blessure, l’exode de tous ses amis pour des universités hors de l’état, son frère, son cousin, ses livres et les mensonges qu’il devait sans cesse prononcer.

Puis, il y avait eut ça. La prise d’otage et l’impact que ça avait eu sur toute la ville. Les gens avaient beau faire comme si de rien était - Les choses avaient changé depuis. Moins de bonjours dans la rue, plus de méfiance envers son prochain… et son épicier local.

Malgré tout, le monde ne s’était pas arrêté. Comme il ne s’était pas arrêté pendant leur petite interlude.

Des gens étaient entrés et sortis du marché, les mains pleines, les porte-monnaie vide. Un petit garçon avait eut le temps de choisir son gâteau d’anniversaire à travers la vitre de la boulangerie. Une vieille dame avait pu compter chacune de ses pièces à la caisse, afin de payer sa commande. Une couponneuse avait même été payée 3$ en bons différés pour son impressionnante ingéniosité et sa dédication.

Tout ce temps, et ils n’avaient absolument rien fait. Comme ils s’étaient promis.

“T’as pas a entrer si tu ne veux pas, mais je t’ai promis de la glace.” Sur ce, il la libéra de son étreinte légèrement étouffante. “tu viens?”

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MessageSujet: Re: ivy / king   ivy / king EmptyLun 1 Avr - 18:50

Je ne peux pas n’étaient pas des mots qui revenaient souvent dans le vocabulaire d’Ivy. Elle était bien trop orgueilleuse pour ça. Ivy aimait prétendre qu’elle n’avait peur de rien. Ivy, elle préférait généralement foncer tête baissée dans des choses qui l’impressionnaient plutôt que d’admettre qu’elle avait la trouille, et elle était bien trop obstinée pour abandonner avant d’être arrivée au bout. Plus que tout, elle aimait se surpasser. Cette fois, cependant, c’était plus qu’une simple appréhension qui l’habitait. C’était un souvenir, un traumatisme qui la paralysait, la tenait éveillée la nuit, la hantait depuis que des abrutis masqués avaient décidé de faire de sa ville leur terrain de jeu. Elle détestait ça. Détestait son cœur qui battait si fort qu’il allait finir par s’échapper de sa poitrine. Détestait son estomac qui se nouait, se retournait, lui collait la nausée. Détestait son souffle qui se saccadait dans sa poitrine, sa gorge serrée à la simple idée de faire un pas de plus vers ce supermarché, et son corps qui tremblait comme une feuille face à cette peur tout ce qu’il y avait de plus irrationnelle. Elle les cherchait déjà, ces crétins en rouge, leurs masques ridicules, s’attendait à tout moment à les voir descendre d’un van pour envahir les lieux. Elle ne pouvait pas revivre ça. Pas encore. Supermarché, un. Ivy, zéro.

Elle aurait fuit, si elle n’était pas si fière. C’était bien son orgueil qui la tenait là, debout, bien trop près de ce stupide magasin. Son orgueil… et King qui, voyant sa détresse, l’avait prise contre lui, la serrant dans ses bras dans une danse sans musique et dont les seules paroles étaient quelques mots réconfortants. Rien de bien créatif, de toute façon elle n’était pas vraiment en état d’écouter un grand discours, l’esprit trop encombré par ses peurs et les souvenirs de cette journée d’angoisse. Elle était fatiguée. Lassée d’avoir peur de stupides fantômes masqués. Frustrée de ne pas trouver comment les chasser. Mais elle trouverait. C’était Ivy, elle n’abandonnait pas aisément. Elle ne le ferait peut être pas aujourd’hui, ni le lendemain… mais elle trouverait.

Ses larmes silencieuses bien cachées au creux de l’épaule de King, ignorant le reste du monde, Ivy retrouva peu à peu son calme. Un cœur plus serein, un souffle plus régulier, le nœud à son estomac plus détendu. Ses mains tremblaient toujours cependant, profondément enfoncées dans la poche de ce sweat trop grand, clairement pas à elle, qu’elle avait sur le dos. Lorsque King lui rappela leur mission du jour et lui tendit la main, l’invitant à le suivre, le regard d’Ivy passa de lui, au supermarché, pour finalement ce baisser vers le sol alors qu’elle hochait la tête de gauche à droite. J’peux pas, King, avoua-t-elle, d’une voix plus calme. Il ne l’y traînerait pas de force. Pas aujourd’hui. Un jour. Un jour, elle le ferait. Quand elle serait prête, décidée. Quand ça viendrait d’elle, surtout. On pouvait l’encourager mais l’important, c’était qu’elle choisisse, elle, de faire ce pas en avant. Vas-y, je t’attends là. J’vais voir si j’peux pas nous trouver un chauffeur pour la route du retour. Elle trouverait bien quelqu’un, parmi ses proches, prêt à faire un aller retour Wauwatosa-Milwaukee. Elle trouvait toujours quelqu’un. C’était l’un des avantages d’être le bébé d’une grande famille.
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