howells » cruel to be kind

Depuis le temps, une fine couche de poussière s’était accumulée sur le paquet. Déjà qu’il avait mis des mois à le remplir, Levy ne semblait pas capable de se résoudre à le déplacer, et, vraiment, pire, à l’envoyer à son destinataire. Ce n’était que des trucs, des machins sans réelle utilité, ils pouvaient attendre, elle pouvait attendre.

et si elle ne le pouvait plus, elle passerait.

Quelque part, il s’était attaché à cette idée, convaincu que ça se produirait. Il se réveillait, un matin, au son d’un carillon familier - la sonnette de la porte. Il ouvrirait, les yeux encore empesées de sommeil, et il la verrait, là.

Le reste, il n’osait pas y penser. C’était spéculatif, et aucun des scénarios qui lui venaient en tête étaient réellement positifs - ou positifs du tout. Dans cette situation, il n’y avait pas de gagnant. Il n’en aurait pas. Il le savait, il avait essayé.

Une perte de temps.

Il avait déjà perdu son frère, et une partie de son coeur, pour une histoire qui s’était passée, en grande majorité, dans sa petite tête.

Ce qui se déroula par la suite était peut-être dû à un dégrisage soudain, une folie accablante ou juste un flocon de poussière de trop, mais ça suffit. Levy se leva, mis les mains sur la boîte et hop dans la voiture. C’est là que s’arrêtèrent ses pensées. Pas plus de calcul. Il ne regarda pas l’heure, ne se questionna pas si Luna allait être à la maison, ou si son frère s’y trouverait. C’était un peu con, précipité, mais c’était là ou jamais.

Le nez un peu stuffy, les yeux irrités par le manque de sommeil, la tête pleine de mauvaises idées, il conduit une route qu’il connaissait par coeur.

Dans l’année passé, les choses avait légèrement changés. Tranquillement, des arbres avaient poussé, des arrangements paysagées avaient été ré-imaginés. C’était à peu près tout. Les transitions n’étaient jamais brusques à Concord. Des siècles pouvaient se passer, des guerres se dérouler, mais la maison grise au coin de la rue restait grise. Levy Howell était toujours un alcoolique déprimé, mais maintenant un alcoolique déprimé agent du FBI. Yay.

Il ne fit pas de détour. Son chemin se fit d’un trait. Du coup, en quelques minutes, il y était. La maison, étrangement, avait un petit air intimidant. Un peu dérangé, Levy pouvait presque y voir un petit sourire narquois, par l’arrangement des fenêtres sur les murs.

Elle avait tout vu, et, la salope, trouvait la situation bien amusante maintenant.

Va chier, maison.

Avoir été un peu plus fou, Levy y aurait probablement mis le feu. Heureusement, il n’était pas si saoul, et pas si con. En plus, ça ne serait pas très gentil - Surtout n’ayant aucune idée d’où se trouvaient ses habitants. Habitant auxquels il tenait, quelque part.

Yup yup yup.

C’est en chantonnant qu’il fit les quelques pas qui le mènerait à la porte d’entrée. C’est avec son index qu’il pressa le bouton de la sonnette, après bien sûr avoir déposé le paquet sur le paillasson.

Comme ça, c’était terminé. Plus de carton. Plus de poussière.

Des mois passés à ressasser, à se morfondre, pour en être débarrassé, libéré, si facilement. Paisiblement.

Il se sentait plus léger. Pas assez délesté pour débuter une danse impromptue, mais juste suffisamment pour avoir un effet sur sa démarche, sur sa posture. Levy était plus droit. Moins plié. Moins tout tordu. Moins en amour avec la petite amie de son frère (plus) mort. Soudain, il était un homme bon, moral. Un agent du FBI parfait. Un employé du gouvernement classique, honnête, comme le président. D’un coup, le soleil brillait, les oiseaux chantaient et son alcoolisme un vieux souvenir.

Un petit goût du paradis, juste avant de se faire couper la langue, puis les deux jambes.

Elys ne semblait pas très heureux. Sans le voir, Levy pouvait l’imaginer. Dans sa tête, il était encore tout petit, fâché qu’on lui ait volé son camion en plastique. Le grand frère voulait lui répondre - une réponse bien à lui. Ask your wife. Il voulait, mais sa bouche l’en empêcha, plus intelligente que lui. Elle n’avait probablement pas envie de manger un coup, d'ensanglanter sa lèvre supérieure. “Hello Elysss.” Levy se retourna, pivotant sur un de ses talons. “I came … Boxes.” Il pointa, pas tout à fait solide sur ses deux pieds. Il n’était pas saoul, per say, juste fatigué, bien qu’il n’y ait plus trop de différence pour lui.

Lev était suffisamment lucide pour constater que son frère avait une tête de merde. On aurait dit qu’il avait pas dormi depuis 20 ans - A croire que l’insomnie était chronique chez les Howells. “You look like shit.” Comme le président, honnête, un employé du gouvernement classique.

Quelques coups de pieds sur le sol, pour faire bouger de jolis cailloux. L’ambiance lourde était de retour. Probablement parce que la dernière fois qu’ils s’étaient vus, bien, euh…

Bien.

c’était juste un peu malaisant. Surtout que cette fois, il était celui près de la sortie. Il pouvait juste partir et voilà.

Bon.

Mais quelque part, il savait qu’ils devaient mettre fin à ce silence, parce que c’était pas trop cool, et que Maman voulait ravoir ses deux garçons au dîner du dimanche, en même temps. En bon aîné, et gars-qui-a-embrassé-la-petite-amie-de-son-frère-mort-mais-pas-mort, c’était à Levy de briser la glace, c’était la règle. “There’s no panties in there or anything. You can look. It is very PG.” Peut-être pas le meilleur sujet à aborder. Donc, comme pour se protéger, il leva les mains en l’air, parce qu’il connaissait son petit frère, et avait soudainement peur pour ses dents. “There never was any pantie related stuff. Oh, except that one time Luna had like a mega period or something, it looked like a crime scene.” et des scènes de crime, il en avait vu quelques unes. Celle-là resterait gravée dans sa mémoire pour toujours; Luna, pleurant dans une marre de sang plus large que le plus grand des cinq grands lacs. C’était étrange. C’était triste. C’était dégoutant, surtout parce qu’elle était assise sur le nouveau tapis de bain.

Le détective baissa les mains, pour les essuyer sur son manteau, comme il se sentait légèrement sale, maintenant.

Je m’appelle Levy, je suis un alcoolique. Il s’imaginait souvent le dire, debout, au milieu d’un cercle de chaises. Ça serait dramatique, comme dans les films. Là, il raconterait son histoire tragique. Son enfance parfaite, avec deux parents géniaux, unis. Il parlerait de son petit frère et de sa soeur. Son adolescence sans problèmes. Ses études toutes payées par le hockey, et de sa rencontre avec son ex-femme, digne d’un conte de fées. Rendu là, son auditoire aurait probablement déjà perdu patience. Qu’est ce qu’il faisait là? Pourquoi faisait-il semblant d’avoir des problèmes quand y’a des enfants qui crèvent de faim?

Parce que -

Il connaissait les réponses, ses raison de boire.

Incapacité d’être seul. Ennui. Peur de vieillir, de crever sans descendance. Des sentiments imprévus. un deuil coupé court. Ah, puis une petite couche de trauma aussi, parce que c’est toujours bien.

Il ne les dirait juste pas à voix haute. Il n’avait pas besoin d’en être rappelé, ni d’y être poussé. Pourtant, Elys semblait s’y porter volontaire.

“Yo, j’essai d’être… cordial. T’as le droit d’être fâché, mais pas besoin d’faire le trou d’cul.”

WWJD. What Would Juju Do. Être gentil. Accepter sa part de responsabilité. Rising higher, tout en étant grave cute. De ça, Lev fit ce qu’il pu. Après tout, il ne pouvait pas se blanchir les dents et obtenir le plus charmant des sourire sur commande.

“J’voulais juste redonner ses trucs à Lun. Comme ça, elle a pas à penser à moi davantage la nuit quand elle se demande où son haut bleu à p’tites fleurs est passé.”

Elys avait les mains sur la boîte. Levy prit ça comme signe que sa quête était terminée. Elle allait entrer dans la maison. Luna aurait ses affaires. Moins de poussière chez lui. Sans ouvrir la bouche de nouveau, il tira la porte de sa voiture et y prit place.

Mains sur le volant, on aurait pu le croire prêt à partir. Cependant, quelque chose l’en empêchait. Ce n’était pas un pull magnétique vers la boîte (comme deux visages collés, prêts à s’embrasser pour la première fois), non. C’était un problème plus pratique que ça. Il réouvrit sa portière, quelques secondes seulement après l’avoir fermée. “‘lys j’sais pas ce que j’ai foutu avec mes clefs.” Il restait assis, pensif. Il restait assit ne cherchant même pas, n’aidant pas du tout sa cause.

C’était peut-être un signe. Un acte de Dieu. Le monde essayant de rapprocher les deux frères, ou juste peut-être l’écrivain de leur vies essayant d’allonger leur rencontre, ou d’éviter un accident dû à l’alcool au volant. Qui sait. Reste que la réalité était que Levy n’avait plus les clefs de son citron couleur citron.

To perish in a bloody car crash wouldn’t be so bad; C’est ce que Levy se disait, à chaque fois qu’il prenait la route, saoul ou pas. La seule chose qui l’empêchait de se jeter devant un dix-roues, vraiment, c’était l’idée de traumatiser un pauvre camionneur, ou d’amener avec lui une petite famille. Le reste, meh. Il savait que les Howells étaient capable de survivre à la perte d’un fils - perdre une épave serait plus facile. Julian était médecin, puis pompier, donc pas de problème. Sloan se fichait un peu de lui, et, et c’était tout. Il n’y aurait probablement personne d’autre à son enterrement, comme il ne laissait pas de descendance dû à l’utérus hostile de son ex-femme. Il crèverait. Maman pleurerait deux trois larmes. On le mettrait sous terre après une prière et voilà. Amen.

You know, Lys? You are so fucking helpful. Levy parlait, toujours assit dans sa voiture, un peu de biais, une fesse prête à foutre le camp. Kicking a guy when he’s down, that’s what they teach you, in the airforce? Sa question à peine finie, Levy pouffait. C’était une question idiote, vraiment. Bien sûr que c’était ce que les forces américaines apprenaient à leurs braves petits soldat. Les guerres, il faut bien les gagner après tout. C’est pas en aidant nos copains à se relever qu’on devient la première puissance mondiale. You know, you fucking lived hell, C’était pas peu dire,  personne, du moins dans un bon état mental, ne pouvait s’imaginer pareille torture que celle qu’Elys avait vécu.  but so did we. Ses proches, cependant, n’étaient pas sains d’esprit, après sa pseudo mort. Ils avaient été torturés, eux aussi. Ils avaient souffert. Certes les marques n’étaient pas visibles, mais elles restaient présentes. Le retour du disparu ne les avaient pas effacées. Pour certains, même, le retour n’avait qu'empirer les choses. Du sel dans une plaie fraîche. En rapportant cette foutue boîte, Levy espérait un peu rincer sa blessure, pour pouvoir se mettre à guérir, enfin. Ça piquerait, puis ça serait terminé, mais voilà qu’il semblait avoir chopé une infection.

Dying from a painful disease would be a little tough, but he could manage. Lentement mais sûrement, sa fesse dans les airs fut emportée par la gravité, et le reste de son corps, mollement, suivit. Levy ne croyait pas être aussi éméché, mais la pression et les émotions avaient fait leur effets. Il était fini, las, sur le sol figé par le froid. Maybe he would die from exposure, or his face cut by too many little rocks. Maybe he was deadpool, condemned to live forever even if he didn’t want to. En s’érafflant les mains sur le pavé, il se releva, pas tout à fait droit. You’re gonna offer me to come in? Something to drink? That weird tea luna has or some other shit? Il n’attendit pas plus longtemps, ni de réponse, et fit son chemin, un pied devant l’autre, vers une maison qu’il connaissait bien, dans laquelle il avait passé près d’un an. Il y avait fait bien des rénovations, pendant cette année. Par contre, il n’avait pas changé la porte. Cette salope était toujours aussi difficile à ouvrir.

@elys howell

Levy sat somewhere, wherever,  in the house he pretty much called his home nearly two years ago. Now, another man was living in it. A ghost, walking around the kitchen, haunting it, or just prepping tea. Because of him, the house felt cold, Levy thought. Back then, it was a welcoming place. Somewhere he could bring take out and talk about bullshit about something or another. This was a good place. A warm place. The holy resurrection of Elys Howell had changed that. Levy didn't dare to speak more, feeling like he was in a library, or a museum, or an interrogation room maybe. Anything he said could be hold, and would be used against him in a trial at family dinner. Having nothing else to do, he sighed, and grabbed a toy to throw to the dogs.

The pets his brother owned where ok. They were pets. Levy wasn't the kind of asshole to call a doggo ugly because it's owner was being a dick.

He threw what looked like a hotdog to the other side of the room. Dogs moved. That was that.

That was kinda boring. Lev liked his pack better, but he knew better than to compare with his brother. They were to old for dick measuring contests.

It's is phone that saved Levy from dying from boredom. A text from Sloan's phone, clearly written by her kid, the little one, asking her step dad to bring back frys. He smiled, and sent back a couple emojis, all keto, as per her mom's new diet. Y'all should come over for dinner sometime. Sloan is a shit cook, but the kids are alright. He said without thinking of the miranda he'd read himself previously. Great thing about being a drunk was that he'd forget things pretty fast, and it could be helpful in some contexts. Seeing his brother for the first time after that one time he'd told him about kissing his girl was one of these scenarios. Honestly, if Levy was to forget the whole day, he wouldn't complain. Really, he could forget the past few years, it'd be ok. Even if that meant he was back with annoying Lenny and working for concord pd. The job wasn't that bad, and Lenny had some qualities about her. She could cook. She paid for netflix herself. She had cute butt, too.

Levy had made himself sad, again, thinking about how nice things were, once. The life he had now wasn't that bad, and really, he enjoyed complaining, but he could see clearly that he had peeked somewhere in his past, and that the good days were over for him. He was now the boozy stepdad in a relationship with the girl that still talked to everyone about how she was a cheerleader back in highschool. Sloan wasn't even a good cheerleader, Lev remembered. She was the one holding the pompoms because she couldn't do tricks. At least she was popular. Does Luna make you eat hella asparagus? Sloan does that. She said it's good for the swimmers. Like for fertilization and stuff. I don't swim that much, i like the jacuzzi better - Ivy's got one now and it's dope. Maybe he should try does drugs for ADHD HDTV he'd confiscated from a random teen on the street. He kinda needed them.

@elys howell

In all honesty, Elys was being a little shit. It was nothing new, as he was an Howell and it was kind of their thing, but usually, it would stop after a while. Now, however, he didn’t seem to have an off switch. Blabla, my girlfriend is better than yours. Blabla, she doesn’t make me do shit. Blabla why won’t you go away. He was lucky Levy had drank, and was getting a bit tired. He had no intention to defend himself, or the people around him anymore. If Elys wanted to believe the worst of his brother and his girlfriend, no problem. A sudden urge to tell the world how much better he had it, and how his girlfriend was better? Go ahead bro. Levy wouldn’t budge - Anyway, it would be lying to say Sloan was better in all ways to Luna. Boy had kissed both and could tell little miss dishwasher had hidden talents. Why, my brother, don’t you mind your own business? What if he liked being out more than being home? Did everyone have to be homebodies? Was there a law against having friends? Levy liked his house, he liked it a lot. However, he didn’t like the silence that came in when Sloan and the kids went out. He didn’t like being alone, with the bottle as his only friend. It was easier to be out, arguing with Lenny and Julian, annoying Ivy and her friends or eating at his parents. Safe, alcohol free places. Still, he would never sell, because more often than not, it was full of noise, kids playing and fun. You know I complain a lot, but I have a pretty great life right now. Y’all make it sound like I live with the devil because Sloan is lazy and loud, but she’s cool. The kids are awesome. I have friends. A long time ago, Levy’s life was picture perfect, according to most. With Lou, he had what looked like the happiest marriage, a cute house with a white fence, dogs, and a big yard. Sure, they had little problems here and there, but they were such a perfect match - And they were, for a long while. The little problems just became bigger, bigger, way too big to handle. Then, he had another perfect life, with Lenny. Sure, they had their little arguments, but it was nothing they couldn’t get over - They were too cute to break up anyway. Thing is, cuteness and all the love in the world ain’t enough when you can’t even agree on the right way to prepare a bowl of cereal. So, that didn’t work. After that, there was Luna. It was nowhere near perfect, but it was what they both needed, at the time at least. It wasn’t anymore. Finally, there was Sloan. The one no one liked but him. She was bitchy, lazy, slutty, and everything they said, but Lev couldn’t care less. With Sloan, it was easy. Yeah, she tried to tell him what to do, but she didn’t scream at him if he didn’t - She would just make faces and act prudish a little while. There was no fights, no drama. Things happened, and they dealt. Such was life. They both had problems, knew it, and made it work. Levy didn’t want perfect anymore, he didn’t hope for it either. He knew he came with baggage now, he had a few broken pieces and so did she. They were the best match they would get and he was ok with it, even if others weren’t.

@elys howell

To Levy Howell - and many raging alcoholics - there was nothing better than to be drunk in the afternoon. At night, things often got complicated. There was simply too many people in bars, crowds would get rougher, and college kids would get annoying as fuck. During the day, tho, bars and homes would be empty. One could relax, sitting on a stool at the local pub, or on their sofa while the wife was at work. If he had given it a second thought, Elys would probably have understood the logic, but he was a Howell - and they didn't seem to think to hard when they were mad. You know, you miss a lot of things 'Lys. You're like a bull. An angry one. You should relax. Try to become more like the ones they milk for babies, y'a know. Chill in the barn. After trying to have a kid for years, Levy liked to think of himself as one of these animals. Sure, he didn't impregnate a lot of cows successfully, but he did, at least, give it a shot. He did not, however, try to populate his ex-wife's womb the way the farmers did, with the glove and the hand. That seemed a bit too much, a bit rapy. Levy really liked things to me consensual, which made him think of something else. by the by. I kissed Luna but she also kissed me and i don't see her getting the mean eye. She's the one that used tongue, i was a gentleman. Was someone looking for a couple slaps? maybe. if it helped Elys' overall attitude and levy's current state, what was a red mark?

@elys howell